Parmi les nombreuses tâches du juriste en entreprise, l’une consiste à préparer et concevoir des formations internes destinées aux opérationnels (managers, commerciaux, service clientèle, ingénieurs, acheteurs). Même si ces derniers ne sont pas nécessairement demandeurs, force est de constater qu’après quelques sessions, ils s’avèrent sensibilisés aux sujets juridiques et font plus volontiers appel au juriste dès le début d’un projet.

J’ai moi-même conçu et animé de nombreuses formations sur différents sujets tels que les contrats commerciaux internationaux, le droit des marques, les ruptures de relations commerciales, les clauses spécifiques dans un contrat commercial, le droit à l’image, le droit de la distribution et de la concurrence.

Les raisons pour lesquelles j’ai éprouvé un grand plaisir à organiser ces séances ont été à chaque fois variées, aussi bien durant la préparation que lors des sessions elles-mêmes. Je trouve notamment gratifiant de :
- libérer ma créativité intellectuelle pour imaginer des exemples concrets et rechercher les anecdotes qui seront mémorisées. Les sessions doivent être vivantes et interactives, il ne s’agit pas de faire un cours de droit.
- simplifier un concept qui semble complexe au premier abord ;
- rendre le droit et le juriste pareillement accessibles ;
- faire comprendre à des non juristes des notions qu’ils seront amenés à utiliser dans leur vie professionnelle et/ou personnelle ;
- rendre service et faciliter la tâche aux opérationnels.
- dialoguer avec les participants qui posent toujours des questions pertinentes,
- remettre en question de son travail afin de déterminer ce qui a été compris, apprécié, retenu et ce qui doit être amélioré.

Pour ma part, j’éprouve toujours une grande satisfaction à transmettre un savoir ou un savoir-faire. Quelle joie en effet de voir les visages se décontracter et revêtir un sourire radieux lorsqu’une notion a été assimilée !

J’ai remarqué que les formations désinhibent presque systématiquement les participants qui se rendent compte que toutes les questions sont bienvenues, la parole facilitée et qu’une fois le contact établi entre tous, il n’est pas rare que l’ambiance devienne plus joviale et animée. A l’avenir ils seront moins réticents à demander conseil au juriste.

De l’autre côté, pour les plus frileux des juristes qui auraient peur que les formations mettent en péril leur travail, qu’ils soient rassurés : ces formations internes n’ont nullement vocation à les remplacer. En effet, chacun dans l’entreprise possède ses compétences propres et sensibiliser les opérationnels aux sujets juridiques ne les transformera pas en juristes chevronnés. A titre de comparaison, ce n’est pas parce qu’un garagiste vous a appris à changer une roue que vous ne le consulterez pas pour un problème d’équilibrage ou de géométrie de vos pneus. Il en va de même pour le juriste : consulté en amont de chaque projet important et chaque fois que nécessaire, il contribuera à chercher des solutions en adéquation avec les contraintes et objectifs de l’entreprise.